Bonjour à tous, je reviens avec une petite nouvelle que j'ai dû écrire pour un projet au lycée, en français, sur le thème de l'hispanité (d'où le titre pourri, donnez m'en un autre, par pitié !). Personnellement, j'ai l'impression de ne rien avoir fait. Il n'y a pas de réel début ni de réelle fin. Disons que j'ai un peu suivi mon délire qui s'est formé dès qu'on m'a parlé de ce projet. En tout cas, j'ai bien aimé écrire cette petite nouvelle sans importance.
Espagne
Les
rues n’en étaient plus, remplacées par un assortiment effrayant d’échoppes, de
boutiques et des stands. Le marché de Gibraltar battait son plein depuis 6
heures du matin déjà. On ne s’entendait plus parler tant les cris des marchands
envahissaient la ville et donnaient l’impression d’un combat acharné.
Çà
et là, on pouvait voir des bonnes femmes qui marchandaient, des hommes qui
haussaient la voix lorsque quelqu’un les poussait malencontreusement. Et entre eux,
se baladait un jeune garçon dont la peau bronzée démontrait qu’il passait
beaucoup de temps à l’extérieur sous le soleil. Il arborait un sourire narquois
et fier. Les mains dans les poches, il s’approcha d’un étal où l’on vendait
toutes sortes de fruits. Tandis que le vendeur discutait d’une façon très
animée avec une femme qui lui donnait raison en hochant la tête, le garçon
observait avec beaucoup d’intérêt une pomme bien mûre.
Quand
il partit en direction d’une autre boutique, le marchand de fruits avait une
pomme en moins à vendre. Le garçon se décida à quitter le marché au moment où
il entendit un vendeur hurler que, lorsqu’il aurait attrapé le sale garnement
qui lui avait volé sa bourse, il lui flanquerait la raclée de sa vie. En riant,
le jeune voleur s’engouffra dans une ruelle que le soleil n’atteignait pas, lui
procurant une agréable fraicheur. Il s’assit sur une caisse en bois et croqua
dans la pomme qu’il avait « prise » un peu plus tôt. Elle était
délicieuse mais, comme il avait l’habitude de le dire : « La pomme
volée a toujours meilleur goût que la pomme achetée. ».
Quelques
instants plus tard, il jeta le trognon de pomme par terre et quitta la ruelle
déserte mais ne retourna pas au marché, se dirigeant plutôt vers le port. En
chemin, il croisa un vieil homme en guenilles qui tenait un chapeau rapiécé.
Sortant plusieurs pièces de la bourse qu’il avait « emprunté » à son
propriétaire, il les plaça dans le verre en offrant un sourire plein de dents à
celui sans dents du vieillard. En sifflotant, il reprit sa route.
Au
port, les mouettes volaient joyeusement et poussaient leurs cris habituels. Un
bateau était en train d’approcher, un autre s’amarrait tandis que deux autres
étaient vidés de leur cale par des marins dans la force de l’âge. Les caisses
étaient entreposées au sol, créant une scène irréelle de roman. Le garçon se
dirigea vers le navire qui revenait d’un voyage en Argentine. Il marchait entre
les caisses et, lorsqu’un matelot s’approchait de lui, il lui demandait :
« Tu n’aurais pas vu mon
frère ?
- Non p’tit. D’ailleurs, je ne
sais pas de qui tu parles. »
Le
garçon lui donnait alors sa description physique et le matelot répondait :
« Il doit sûrement être en
train de vider la cale, comme nous autres. »
Et
le garçon repartait à sa recherche.
Finalement,
las de chercher sur le port, il alla sur le bateau. Le pont était arrosé par le
soleil et brillait de mille feux. Les mousses devaient passer beaucoup de temps
à le nettoyer... Le jeune garçon, fier que son frère travaillât sur un tel
navire, entra dans le ventre de la caravelle. Il y faisait beaucoup plus sombre
qu’à l’extérieur mais les hublots permettaient quand même d’y voir. Il
descendit à un niveau encore en dessous et entra dans l’espace où on
entreposait les marchandises. Il y croisa deux matelots qui essayaient tant
bien que mal de ne pas faire tomber la lourde caisse qu’ils portaient.
Le
garçon les héla :
« Vous n’auriez pas vu mon
frère ? »
- Ton frère, qui c’est ?
- Il a vingt ans et c’est la
première fois qu’il a fait un voyage en bateau.
- Ah... le p’tit mousse, fit le
plus vieux. Il doit être en train de faire la sieste.
- Où ça ?
- Bah... dans le dortoir.
- Merci, je vais le
chercher. »
Il
leur adressa un sourire et quitta la cale.
Quelques
minutes plus tard, il trouva le dortoir et se dépêcha de voir dans quel hamac
dormait son frère. Il le dénicha juste sous un hublot, le soleil chauffait
tendrement la main d’un homme aux cheveux d’un noir profond qui s’accordait
parfaitement avec sa peau basanée.
Le
garçon appuya ses mains sur le hamac et se tira dedans au prix d’un grand
effort – le hamac était plutôt en hauteur. L’homme grogna mais ne se réveilla
pas. Le gamin ne bougea plus pendant quelques secondes ; puis, en souriant,
s’allongea à côté de son frère qu’il n’avait pas vu depuis six mois. Il
s’endormit rapidement.
*
Lorsqu’il
se réveilla, il faisait nuit. Un léger poids appuyait sur son torse. IL baissa
les yeux et aperçut la chevelure brune, presque noire, d’un petit garçon. Il
eut un sourire attendri et passa sa main dans les cheveux un peu bouclés de son
petit frère. Celui-ci cligna des yeux et eut un bâillement avant d’être
complètement réveillé. Quand il vit que son grand frère l’était aussi, il fut
pris de joie et lui sauta au cou, manquant de tomber du hamac.
« Tu m’as manqué !
- Allons bonhomme. C’était pas si
long que ça...
- Si !
- Tu as pris soin de la
maison ? s’enquit le mousse, changeant de sujet.
- Bien sûr, qu’est-ce que tu
crois ?
- C’est bien. » fit-il en
lui tapotant la tête.
Le
petit garçon fit la moue et sauta du hamac, se réceptionnant assez bien.
« Aller, Pablo !
Descends, toi aussi.
- Oui, oui. »
Et
il sauta à son tour. Le jeune garçon eut son habituel sourire narquois et
quitta la pièce. Pablo le rejoignit et, le prenant par surprise, l’attrapa et
le plaça sur ses épaules. Le gamin rit et appuya ses mains sur la tête de son
grand frère.
« Attention, baisse ta
tête. »
Le
garçon s’exécuta et ils se retrouvèrent sur le pont, à la merci de l’éclatante
lune. Pablo promena son regard sur les lumières des maisons.
« Ça fait du bien de rentrer
chez soi. »
Le
garçon acquiesça et ils quittèrent le bateau. Pablo n’ayant pas été sur la
terre ferme depuis un moment, il tangua, au point qu’il faillit perdre
l’équilibre.
« Eh ! Je vais
tomber ! s’énerva le jeune garçon.
- Excuse-moi, avoir été sur un
bateau aussi longtemps, ça laisse des traces. Tu ferais mieux de descendre.
- D’accord. »
Pablo
s’accroupit et attrapant la taille de son petit frère, il le passa au-dessus de
sa tête pour le poser devant lui. Il se releva et donna sa main au garçon qui
la prit sans hésiter. Le pas chancelant, ils se dirigèrent vers la ville.
Un
demi-heure plus tard, ils entraient dans la maison deux pièces qui – le garçon
n’avait pas menti – était en très bon état.
« Ce soir, c’est
paella ! s’exclama Pablo.
- Ouais ! »
Le
grand frère fouilla dans le sac qui contenait toutes ses affaires et prit sa
bourse qui avait été bien remplie par le capitaine de la caravelle, quelques
heures plus tôt. Il en sorti quelques pièces qu’il glissa dans la main de son
petit frère.
« Est-ce qu’il y a tous les
ingrédients ici ? demanda-t-il.
- Seulement le riz.
- Bien, je te confie l’importante
mission d’aller acheter tous les autres ingrédients.
- À vos ordres mon
capitaine ! » cria le jeune garçon.
Bien
qu’il disait tout à son frère adoré, jamais il ne lui aurait avoué ses délits
de ce matin. Mais il ne voulait pas profiter de l’argent durement acquis de son
frère. Il avait sa fierté tout de même. Cependant, s’il lui rendait son argent,
Pablo se douterait de quelque chose.
Il
attendit donc que son frère tourne le dos pour remettre l’argent dans la bourse
de l’ainé. Puis il sortit de la maison en lançant un « j’y vais ».
Malgré le fait que la nuit soit tombée, les rues étaient toujours aussi animées
mais, cette fois, ce n’était pas le marché qui était en cause, mais la fête.
Les gens dansaient, chantaient, s’amusaient. Et le garçon passait entre eux,
indifférent à tout ça ; il avait une mission à accomplir.
Il
se rendit sur la place du marché de nuit et recueillit tous les aliments
nécessaires à la préparation d’une paella. Une fois achetés, il les plaça dans
un sac que lui avait donné la première marchande qu’il était allé voir.
En
prenant le chemin pour rentrer chez lui, il passa devant la Grande-Place. Un
énorme feu projetait une lumière dansante et une chaleur insoutenable. Autour
des flammes, on dansait. Les duels, les séductions, les rencontres se jouaient
en une mélodie entrainante. On se débarrassait enfin de son masque, on se mettait
à nu et on devenait honnête. Cette
ambiance plut au jeune garçon qui déposa ses affaires dans un coin où personne
n’allait et entra dans la danse.
Aussitôt,
deux femmes qui auraient l’âge d’être sa mère lui prirent la main et le firent
entrer dans la ronde en criant :
« Hé niño ! Viens
danser avec nous ! »
Le
garçon sourit et se mit à taper des mains et des pieds, regardant profondément
les personnes autour de lui. Il s’approcha d’un garçon du même âge que lui et
entama un duel qu’il arrêta avant la fin avant de plonger dans une
démonstration solitaire.
Ce
n’est qu’une heure plus tard qu’il quitta la place, en sueur. Il récupéra ses
affaires et repartit chez lui. Le niño passa dans plusieurs ruelles sombres et
malheureusement, tomba sur un groupe e garçon qui lui coupa la route. C’était
des gaillards un peu plus âgés que lui.
« Qu’est-ce que vous
voulez ? interrogea le garçon.
- Ton argent, répondit celui qui
devait être le chef.
- Sûrement pas !
- Fais-le, sinon...
- Sinon quoi ? »
Alors
qu’ils allaient répondre d’une manière agressive, Pablo fit son apparition. Il
semblait énervé.
« Hé vous !
Qu’est-ce que vous voulez à mon frère ? »
Le
groupe sembla beaucoup moins sûr que quelques instants plus tôt.
« Rien, señor.
- Dans ce cas, allez-vous en que
je ne vous vois plus, et ne vous avisez pas à toucher mon frère. » dit-il
en faisant un large mouvement de bras.
Ils
hésitèrent, ne voulant pas se soumettre à un inconnu. Mais la lueur féroce dans
les yeux de Pablo les fit déguerpir. Une fois partis, Pablo se tourna vers son
petit frère :
« Où étais-tu ? Je te
cherche depuis vingt minutes.
- Ah... désolé.
- J’espère que tu as au moins
acheté ce que je t’ai demandé !
- Oui.
- Bien, viens, on rentre. »
La
mine boudeuse, le jeune garçon suivit son grand frère jusqu’à chez eux.
*
Le
soleil était levé depuis longtemps lorsque le niño se réveilla. Fatigué de la
veille, il resta dans son lit un moment. Ce fut Pablo qui le tira du lit de
force.
« Réveille-toi, j’ai quelque
chose à te dire.
- Quoi ? fit l’enfant d’une
voix endormie.
- Je reprends la mer demain.
- Oh...
- Ne prends pas cet air déçu, tu viens avec
moi ! »
Un
sourire apparut aussitôt sur la face du garçon qui quitta enfin son lit.
« C’est vrai ? C’est
vrai ?
- Bien sûr.
- Je suis trop
content ! »
Pablo
fit un sourire à son petit frère avant que celui-ci ne parte précipitamment de
la maison pour aller prévenir quelques uns de ses amis. Laissé seul, Pablo
poussa un léger sourire avant de quitter la maison à son tour.
Le
ciel était encore bleu mais des nuages gris faisaient leur apparition. Il
allait pleuvoir ce soir. Pablo se rendit vers les quais, y connaissant un café
assez sympathique.
Installé
sur la terrasse extérieure, il regardait les passants. Soudain, il entraperçut
une longue chevelure noire, une peau chaude et douce, des yeux noirs au regard
fier et sûr, une bouche rouge et gonflée et une robe bordeaux faisant voler la
personne qui la portait. Les chaussures à talon prouvaient que c’était
quelqu’un qui pratiquait beaucoup le flamenco.
Pablo
quitta sa table et attrapa le bras de la créature. Celle-ci tourna la tête vers
lui et lui lança un regard aussi noir que ses yeux.
« Je peux savoir ce que vous
me voulez ? » lança-t-elle sans préambule.
Pablo
rougit et lâcha le bras de la jeune femme.
« Désolé. Je ne m’étais pas
rendu compte de ce que je faisais.
- Et ça vous arrive
souvent ?
- Jamais.
- Et que me vaut cet
honneur ?
- Je vous offre un
café ? »
La
jeune femme réfléchit un moment, puis, un sourire éclairant son visage,
elle dit :
« D’accord, mais vous payez.
- Bien évidemment. »
Il
la fit asseoir à sa table et héla un serveur qui repartit avec une nouvelle
commande. Quelques minutes plus tard, il revenait avec un café noir qu’il posa
devant la femme. Celle-ci porta le liquide à sa bouche puis reposa sa tasse.
« Alors, de quoi voulez-vous
me parler.
- Je crois bien avoir eu le coup
de foudre. »
La
femme le regarda avec des grands yeux avant d’éclater de rire. Elle ne pouvait
plus s’arrêter, au point que les larmes se mirent à couler. Quand elle se fut
calmée, elle répondit :
« Je dois vous avouer que
c’est bien la première fois que je rencontre un homme aussi franc dès la
première rencontre. Alors comme ça, vous êtes tombé amoureux de moi. C’est des
trucs de Français, ça. Et que voulez-vous faire à propos de cela ?
- Je n’en sais rien.
Voudriez-vous venir avec moi en bateau ?
- Je ne pense pas non. »
Les
deux adultes échangèrent un sourire et Pablo finit par dire :
« C’est bien dommage.
Puis-je au moins savoir votre nom.
- Non. Cela serait trop
simple. »
Elle
s’approcha de Pablo et lui glissa à l’oreille :
« Je ne vous le dirais que
lorsque vous m’aurez conquise.
- Je pars demain, ça ne sera pas
possible en un jour, fit le jeune homme, troublé par leur promiscuité.
- En savons-nous quelque
chose ? Beaucoup de choses peuvent se produire en un jour, bien que cela
ne semble bien court en effet.
- C’est une façon de voir les
choses. »
La
jeune femme termina son café et se leva, invitant le jeune homme à le suivre.
Pablo déposa l’argent sur la table et se leva à son tour. La jeune femme
l’accompagna dans les rues et tandis qu’ils marchaient, lui dit :
« Où partez-vous donc,
demain ?
- Je quitte Gibraltar pour les
Indes.
- C’est un bien long voyage
dites-moi.
- Effectivement.
- Me montreriez-vous le navire où
vous travaillez ?
- Volontiers. »
Leurs
pas vers les quais étaient marqués de façon régulière par les talons de la
femme qui frappait rudement le sol, comme si elle voulait prendre son élan pour
s’envoler.
« Est-ce que par hasard, vous
êtes une danseuse de flamenco ?
- Tout à fait ! Ma mère est
une très bonne danseuse et j’apprends depuis toute petite. Ça fait partie de ma
vie.
- Vous voudriez devenir une
danseuse professionnelle ?
- Lisez-vous dans les pensées, señor
? » dit-elle en éclatant de rire.
Ils
arrivèrent au port peu après. Pablo lui présenta avec fierté la caravelle où il
travaillait. La jeune femme était très impressionnée par le gros navire. Elle
lui avoua que c’était la première fois qu’elle en voyait un d’aussi près. Pablo
lui proposa alors de lui faire visiter l’intérieur. Comme une enfant
surexcitée, elle explora avec lui tous les coins du bateau. En redescendant sur
le port, elle dit :
« Vous avez beaucoup de
chance d’être sur un navire aussi beau. Il est vraiment formidable !
- Vous ne voulez toujours pas
venir avec moi ?
- J’hésite, mon cher,
j’hésite. »
Elle
lui offrit un sourire qui lui arrivait jusqu’aux oreilles. C’était une femme
vraiment pleine de vie. Elle s’entendrait parfaitement avec le petit frère de
Pablo. Et à la plus grande surprise de celui-ci, le jeune garçon fit son
apparition en se jetant dans les bras de son frère.
« Pablo ! Pablo !
T’étais où ?
- J’étais dehors.
- T’as pas le droit.
- Bien sûr que si.
- Non ! »
La
danseuse éclata de rire et passa une main sous le menton du garçon, lui
redressant la tête.
« Qui es-tu donc,
niño ?
- C’est mon petit frère, répondit
Pablo.
- Pablo, c’est qui
celle-là ?
- Un peu plus de respect, niño,
voyons ! On ne parle pas comme ça d’une grande dame ! » s’exclama
la jeune femme.
Le
petit garçon s’approcha d’elle et la regarda férocement. Il remarqua enfin à
quelle personne il avait affaire. Un sourire germa sur son visage. Il fit
claquer ses doigts, lentement tout d’abord, puis de plus en plus vite. Ses
pieds, se mirent aussi en mouvement, battant le même rythme. Il s’approcha
encore plus de la jeune femme qui le regardait avec une pointe d'enthousiasme
puis il s’éloigna vite d’elle quand elle aussi se mit à battre le rythme. En
tenant sa robe d’une main, elle remonta vivement sa main vers le ciel, le
défiant du regard. Le garçon, les mains sur les hanches, lui répondit.
Ils
auraient continué si Pablo n’avait pas frappé deux fois du sol en écartant les
bras comme pour les séparer. Les duellistes s’arrêtèrent alors puis se
serrèrent la main, heureux d’avoir échangé ce combat, bien qu’il fût aussi
court.
« Ton petit frère est un
futur danseur ! » apprit la jeune femme à Pablo.
Celui-ci
ne dit rien, mais il était heureux que les deux se soient entendus. Mais
c’était ce qui devait arriver. Il était évident qu’ils avaient des atomes
crochus.
*
La
cloche de l’église sonna les douze coups de midi quand le bateau largua les
amarres. Sur le port, une foule de personnes souhaitait un bon voyage à ceux
qui partaient. Quelques femmes se tamponnaient le mouchoir au niveau des yeux
pour effacer les traces de larmes inexistantes tandis que d’autres avaient les
joues complètement mouillées mais ne les essuyaient pas. Des hommes montraient
le bateau avec fierté à leurs enfants en leur disant que leur frère était à bord. D’autres balançaient leur
bras de toutes leurs forces, souhaitant un au revoir aux matelots.
Une
femme avec une robe rouge et les cheveux noirs balançait elle aussi son bras
bien qu’on la regardait bizarrement : une femme ne devait pas faire ça. Un
homme et un garçon lui répondaient en remuant leur bras aussi.
Lentement,
le bateau disparut de l’horizon.
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